Wednesday, August 10, 2011

Le mordu de golf


Une main sur le garde du balcon de la chambre, l’autre tenant un café bien chaud, le golfeur se réveille peu à peu en regardant l’équipe d’entretien s’affairer à préparer le parcours pour la magnifique journée qui s’annonce par les premières lueurs du jour. Le ciel sans nuages se débarrasse graduellement de l’emprise de la nuit, l’odeur du gazon humide que l’on coupe agi comme un stimulant pour l’esprit.
Après une douche vivifiante et un déjeuner bien balancé, il est temps d’amorcer le rituel d’avant ronde au champ de pratique. Après avoir bien réchauffé les muscles qui seront sollicités dès le premier élan, le golfeur s’affaire à mettre au point les coups qui lui seront utiles pour satisfaire sa soif d’une ronde parfaite. Le soleil fait déjà la promesse d’une journée chaude. Puis, passons au vert de pratique, le départ approche…
Bien installé au centre du tertre de départ, le mordu de golf, bois de départ à la main, prends le temps de bien regarder la scène paradisiaque qui s’offre à lui. L’herbe d’un vert éclatant ondule lascivement au rythme d’une brise douce et tiède, des oiseaux conversent calmement entre eux, se répondant tour à tour d’un air musical digne des meilleurs compositeurs. La rosée s’élève dans l’air du matin dans une vapeur discrète. Au loin, un drapeau s’agite timidement sur un vert invitant. Il ne manque plus que cette balle d’un blanc immaculé en plein centre de l’allée…

Peu importe le résultat final de ces rondes, cette journée sera parfaite. L’air sera pur, le soleil chaud et l’ambiance magique. Trente-six trous de plaisir. Certains coups déclencheront un intense sentiment de fierté, d’autres attiseront la détermination de faire mieux; toujours mieux. Au fil de la journée, le vent prendra un peu d’intensité et gagnera quelques batailles. Les nuages se formeront, se réuniront, deviendront teintés d’un noir menaçant et laisserons échapper des grondements sourds, des éclairs plus intenses les uns que les autres…
Un jour, un mordu de golf avec qui je partageais des moments agréables sur un magnifique parcours, me répondit, alors que je m’inquiétais de l’orage qui arrivait, mais que peut-il m’arrivé? Je suis ici, pratiquant ce sport que j’aime tant, je suis comme au paradis! Et si la foudre devait me frapper, et bien je continuerai à jouer au golf pour l’éternité! Que puis-je demander de mieux?
Sortant de l’abri après ce court mais intense orage ayant effacé les traces des coups manqués, le golfeur contemple le bleu radieux d’un ciel toujours chargé d’un peu d’humidité. Les puissants rayons du soleil transforment momentanément le parcours en sauna. L’eau ruisselle vaillamment vers les lacs et les canaux pour permettre à nouveau aux locataires soulagés des lieux de continuer leur ronde. Les geais bleus s’amusent à se rattraper au vol. Un groupe de perroquets s’agitent dans un arbre et jacassant tous en même temps. L’herbe se secoue légèrement au gré du vent redevenu calme et se dore paresseusement au soleil. Putter en main, le golfeur reprend possession des lieux.
Cette superbe journée de golf maintenant complétée, le mordu de golf s’offre des moments agréables entre amis pour discuter de la dernière ronde aussi bien que de la prochaine. La soirée sera meublée d’un excellent repas, de rires et de moments de détente avant de se préparer à s’abandonner aux bras de Morphée.
Sur le balcon de la chambre, les deux mains posées sur le garde, le golfeur regarde le ciel étoilé sur un fond noir opaque et hume la brise aux odeurs de bonheur. Il jette un dernier regard contemplatif sur l’ensemble de ce parcours endormis en se promettant de faire encore mieux le lendemain. De profiter encore plus du moment. Étendu sur le lit douillet, il a une dernière pensée avant de s’endormir, merci mon Dieu pour la magnifique journée et si je dois être rappelé à vous demain, faite que je sois sur le terrain…
Andy

English version click here

No comments:

Post a Comment